La plupart des personnes que je rencontre pour une séance photo me confient avant qu’elles ne sont pas photogéniques, qu’elles ne s’aiment pas en photo ou alors qu’elles n’arrivent pas à être naturelles.
Ce sentiment est loin d’être marginal, il est même en réalité profondément humain.
Et si, au lieu de le voir comme un frein, nous l’abordions plutôt comme un point de départ ?

Se voir autrement que dans le miroir
Lorsqu’on découvre une photo de soi, il arrive que l’on ne se reconnaisse pas et que ça ne corresponde pas à ce que l’on ressent intérieurement.
Cette sensation est le fruit du décalage entre l’image que l’on a construite de soi — souvent depuis des années — et celle, plus brute, que la photographie révèle.
Cela peut être déroutant, mais peut aussi permettre d’ouvrir une porte et de revisiter son rapport à soi, et à son image.

La photogénie n’est pas ce que l’on croit
On pense souvent que certaines personnes sont « naturellement » photogéniques et que d’autres ne le seront jamais. Pourtant, mon expérience de photographe portrait dans les Côtes-d’Armor m’amène à nuancer cette idée.
Ce qui rend une photo belle ou intéressante est rarement un visage conforme à des standards (jamais en fait !). C’est plutôt un visage vivant, un regard sincère, une expression vraie, un moment où la personne ne cherche pas à bien faire, mais simplement à être là.
En réalité la photogénie n’est pas un don, mais une question de contexte, de relation, et de confiance.
Parfois, il faut un peu de temps pour réussir à lacher la pression, celle que l’on peut se mettre pour maîtriser notre apparence, mais l’armure finit toujours par tomber. Les photos qui en résultent vous permettent de vous voir sous un nouveau jour, avec le même regard que porte sur vous vos proches, ceux qui vous aiment et avec qui vous êtes épanouie et naturelle au quotidien.


Ce que cela dit de notre rapport à l’image
Refuser de se voir en photo, c’est souvent refuser quelque chose de plus large : l’exposition, la vulnérabilité, et le droit à l’imperfection.
Dans mon travail de photographe à Lannion, je rencontre régulièrement des personnes qui viennent en réalité chercher plus qu’un portrait. Sans le formuler ainsi, c’est souvent une façon de se réconcilier avec leur image, et de se donner la permission d’être vues telles qu’elles sont.
Je parle aussi d’expérience, pour avoir moi-même mis du temps à accepter mon image (et c’est un travail que je continue de faire au quotidien).
Je suis aussi passée devant l’objectif …
Etre photographiée n’a jamais été un exercice facile pour moi, mais j’ai choisi de m’y confronter, à plusieurs reprises, en me plaçant sous l’objectif de photographes dont j’admirais le regard et en qui j’avais confiance.
À chaque fois, cela a été une rencontre et un moment où j’ai accepté de me laisser porter. Ce qui m’a aidée : la bienveillance, le professionnalisme, et surtout la confiance, la sécurité que je ressentais pour tenter cette expérience.
Certaines photos m’ont plu au premier regard, d’autres ont mis plus de temps à faire écho, mais aujourd’hui, je les aime toutes et je suis fière d’avoir jalonné ces étapes de ma vie en images.
Ces photos n’étaient pas là pour me « mettre en valeur », mais pour me voir, prendre ma place, et je me félicite d’avoir à chaque fois franchi ce petit pas vers moi-même.
Ci dessous: 1 – Nicolas Doussaud, 2015 / 2- Gaël Sacré, 2013 – Fabien Bref, 2009



Une séance photo qui dépasse la simple image
Vous l’aurez compris, en séance je n’essaie pas de transformer la personne que je photographie, ni à flatter ou à “embellir” artificiellement.
Je propose plutôt une approche du portrait construite autour de la confiance et du naturel. Une séance dans laquelle chacun peut prendre le temps de se poser, sans pression, et sans aucune attente de ma part, en terme de physique, d’aisance ou autre.
Mes prestations se font à Lannion, mais aussi aux alentours, à Tréguier, Perros-Guirec, Plouaret, ou encore Pleumeur-Bodou, dans des décors sauvages et naturels, à toute époque de l’année, ou bien à domicile dans ce secteur des cotes d’armor.
Et si l’objectif n’était pas d’être photogénique, mais d’être en paix avec son image ?
On ne choisit pas toujours le regard que l’on porte sur soi, mais on peut créer les conditions pour que ce regard évolue.
Un portrait finalement, est bien plus qu’une photo : il peut devenir un moment de reconnexion, de bascule.
Et parfois, cela commence simplement par oser se laisser regarder…